« Amanda », sur Netflix : un regard délicat sur un impossible deuil sur fond d’attentat à Paris (2024)

Cet article vous est offert

Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous

Se connecter

Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?
Inscrivez-vous gratuitement

  • Culture

Le cinéaste Mikhaël Hers observe avec finesse le bouleversem*nt des liens familiaux entre un jeune homme et sa nièce, après la mort de leur sœur et mère dans une fusillade.

ParVéronique Cauhapé

Publié le 21 août 2023 à 14h00

Temps de Lecture 2 min.

  • Partager
    • Partager sur Facebook
    • Envoyer par e-mail
    • Partager sur Linkedin

Article réservé aux abonnés

«Amanda», sur Netflix: un regard délicat sur un impossible deuil sur fond d’attentat à Paris (1)

NETFLIX – À LA DEMANDE – FILM

Trois ans après les attentats du 13novembre2015 à Paris sortait en salle le long-métrage de Mikhaël Hers Amanda. L’histoire de personnages dont la vie bascule à la suite d’une fusillade dans un parc de la capitale. La nature de l’événement ravive l’onde de choc de la tragédie autant qu’elle la prolonge. Elle dispense aussi au film un caractère dramatique que le cinéaste réussit à éprouver avec retenue et délicatesse.

Lire le portrait (en 2018): Article réservé à nos abonnés Mikhaël Hers, un solitaire tourné vers les paysages intérieurs

Si l’attentat sert bel et bien de point de départ et de cadre au film, il n’en constitue pas le sujet. Ce qui le conduit, c’est la mise en observation frontale du deuil – le travail des survivants et le chagrin.

Paris rayonne d’un beau soleil, en ce début d’été. Et David (Vincent Lacoste), 24ans, court comme un beau diable. ­Assure des petit* boulots tout en sachant se rendre disponible pour sa sœur, ­Sandrine (Ophélia Kolb), mère célibataire d’une petite fille de 7ans, Amanda (Isaure Multrier). Quand David doit aller chercher sa nièce à l’école, il court, arrive parfois en retard. Sandrine s’en offusque.

Mais la complicité et l’amour qui unissent ces deux-là écourtent toujours le temps des reproches. Ces liens les ont aidés à surmonter, enfants, l’abandon d’une mère partie loin du foyer familial. Ils leur ­prêtent désormais la main pour combler, auprès d’Amanda, l’absence d’un père. C’est dire le degré de violence auquel est soumis l’édifice, le jour où David découvre, au ­milieu de nombreuses victimes, le cadavre de sa sœur gisant sur une pelouse du bois de Vincennes, au point de rendez-vous qu’ils s’étaient fixé pour un pique-nique.

Un rythme en déséquilibre

Au réveil, rien ne sera plus comme avant. Il va falloir annoncer à la petite fille la mort de sa mère. Il incombera aussi à David, dans l’immédiat, de s’occuper de sa nièce, et assez rapidement de se déclarer – ou non – son tuteur. Dans ces urgences qui se heurtent au temps long du deuil, ­David marchera en trébuchant, sur un rythme en déséquilibre dont se fait écho le film, qui navigue entre différents états, concilie diverses cadences.

Mikhaël Hers compose avec ces mouvements contraires, comme au sein d’une symphonie dont l’unité se nourrit de l’intervention de tous les instruments. Laissant s’exprimer chacune des étapes traversées par David et Amanda. Ces deux êtres, dont on ne sait pas toujours lequel aide l’autre, apprennent à se connaître, à s’apprivoiser, à vivre ensemble, au creux d’un chagrin qui les pousse à grandir en accéléré.

De ce climat de violence et de fragilité, le cinéaste tire une élégance qui lui est propre. Une pudeur qui se manifeste à travers un art de l’ellipse et de la respiration dont on ne peut que lui savoir gré. Ainsi voit-on dans ces échappées belles qui parcourent le film, le signe d’une politesse, une autorisation à souffler.

Il vous reste 4.76% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

Découvrir les offres multicomptes
  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «» et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.

« Amanda », sur Netflix : un regard délicat sur un impossible deuil sur fond d’attentat à Paris (2024)

References

Top Articles
Latest Posts
Article information

Author: Rev. Leonie Wyman

Last Updated:

Views: 5767

Rating: 4.9 / 5 (79 voted)

Reviews: 94% of readers found this page helpful

Author information

Name: Rev. Leonie Wyman

Birthday: 1993-07-01

Address: Suite 763 6272 Lang Bypass, New Xochitlport, VT 72704-3308

Phone: +22014484519944

Job: Banking Officer

Hobby: Sailing, Gaming, Basketball, Calligraphy, Mycology, Astronomy, Juggling

Introduction: My name is Rev. Leonie Wyman, I am a colorful, tasty, splendid, fair, witty, gorgeous, splendid person who loves writing and wants to share my knowledge and understanding with you.